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LES STUDIOS FLEISCHER

Betty fut produite par ces pionniers du cartoon que furent les studios Fleischer. Ils étaient dirigés par Max Fleischer et ses frères, fils d'immigrés à la recherche du rêve américain, mais souvent confrontés aux dures réalités de la vie new-yorkaise. De leur bureaux qui dominaient Times Square, le travail des frères Fleischer refléta les hauts et les bas d'un univers urbain dur et survolté qu'ils pouvaient contempler de leurs fenêtres, ce qui leur valut la réputation d'être des "anti-Disney".

Dans l'univers en constante métamorphose des cartoons Fleischer, tous les objets mènent leur vie, agressive et haute en couleur. Les gags sur la survie, la pauvreté, la mort et la chaise électrique sont rehaussés par des créatures bizarres, oniriques et d'un surréalisme étonnant. Pour reprendre les mots de Dave Fleischer, qui dirigea la plupart des productions Fleischer de 1929 à 1942, " Si on pouvait le faire dans la vie, ce ne serait pas du dessin animé. "

Les innovations des frères Fleischer allèrent encore plus loin. Ils ne tardèrent pas à donner à leurs films animés une tonalité " jazzy ", aidant ainsi à populariser cet art nouveau et ses interprètes les plus doués comme Cab Calloway et Louis Amstrong. On découvre également dans leurs films des stars en chair et en os telles que Ethel Merman, Maurice Chevalier et Rudy Vallee. Mais c'est aussi les thèmes de leurs dessins animés qui frappent : à part la gaudriole tout droit issue des music-halls, on y trouve aussi du macabre et des plongées surréalistes dans l'inconscient collectif de l'Amérique.

Inventeur et artiste, Max Fleischer fut responsable d'innombrables innovations qui établirent une industrie naissante. La " bille dansante " des dessins animés chantants était une découverte de Fleischer, ainsi que le Rotoscope qui donna naissance à une méthode pour créer ce mouvement plus fluide et plus complexe qui caractérisait ses studios. Mais ce furent surtout les " Talkartoons " de Fleischer - les premiers cartoons parlants - qui imposèrent la technologie sonore dans cet art débutant.

On sait que l'animation est un travail extrêmement exigeant. Mais le sens de la camaraderie qui résulte de la libre expression des fantasmes des animateurs est palpable à l'écran - sans même parler de toutes les blagues pour initiés, et en particulier de l'humour yiddish. C'est ainsi que le spectateur averti peut dénicher, dans chaque " Talkartoon " des studios Fleischer, des pépites et des gemmes qu'il appréciera davantage à chaque vision.

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