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Rubrique cinéma
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II y a plus de 65 ans, naissait le personnage le plus original et le plus célèbre du studio Fleischer, Betty Boop.  Dessinée par l'animateur Grim Natwick, elle parut d'abord dans Dizzy Dishes (1930) où elle était chanteuse de charme, sous l'aspect d'un chien, et interprétait une parodie de Helen Kane, chanteuse de rengaines à la mode.a

Cette charmeuse aux joues rondes et aux grands yeux innocents qui allait faire entrer la sensualité dans le cartoon, reste l'icône même du glamour qui a inspiré entre beaucoup d'autres Marilyn Monroe et Madonna. Dès ses débuts grâce aux pionniers de l'animation Max Fleischer jusqu'à la fin de sa carrière à l'époque de la censure du code Hays, la sexualité extravertie de cette poupée jazzy, sa grivoiserie charmante et surtout son irrésistible et irrépressible "Boop-oop-a-doop" continuent de ravir tous les publics de 5 à 105 ans.

Gertrude Stein, l'écrivaine américaine d'avant-garde, était une grande fan de Betty Boop ; quant à Jean-Paul Sartre, il écumait littéralement les cinémas parisiens pour dénicher ses films.

LES ORIGINES : UNE BOOP EST NÉE

La belle Betty commença sa carrière sous forme de jeune chienne bien cambrée qui chantait dans un cabaret. C'était dans Dizzy Dishes, le 9 août 1930. D'après les studios Fleischer, Betty était censée être, à l'origine, la petite amie du chien Bimbo, une femelle caniche. Mais sous la main des animateurs maison, Betty atteignit très vite un haut degré de réalisme dans les mouvements féminins, inspirés de la démarche aguichante des " belles de nuit " de Times Square, où étaient installés les studios. Il y eut jusqu'à cinq chanteuses pour lui donner une voix ; mais celle que le public associait à Betty appartenait à Mae Questel qui la doubla de l'année 1931 jusqu'à la fin de la série.

A l'origine, les studios Fleischer ayant besoin d'une vedette pour concurrencer Mickey Mouse de Disney, les studios avait fait figurer Bimbo dans ses séries de cartoons, personnage de chien sans relief particulier. Lorsque dans l'un de ses films, un personnage qui chantait d'une voix langoureuse Boop-oop-a-doop brûla l'écran par sa présence, les Fleischer le mirent progressivement en vedette dans la série Talkartoons. C'est ainsi que Betty Boop prit le rang de vedette tandis que Bimbo interpréta les seconds rôles. L'apparence de Betty Boop se modifia avec régularité - parfois dans un même dessin animé ! Dans Bum Bandit (1931), le nez de Betty passe du noir au blanc - et vice-versa. C'est dans Any Rags (1932) que Betty fit ses débuts en tant que vraie femme ; ses longues oreilles de caniche se transformant en ces boucles d'oreille qui allaient devenir sa marque de fabrique ; quant à Bimbo, il allait incarner le rôle rien moins que secondaire de son compagnon.

Helen Kane, elle-même actrice sous contrat avec la Paramount, décida de porter plainte contre le studio en 1934, quand la version en dessins animés l'emporta sur elle en popularité. Malheureusement pour elle, la Paramount et les Fleischer furent en mesure de prouver que sa façon de chanter existait déjà longtemps avant qu'elle ne songeât à faire carrière.*Le public était fou de cette petite friponne et son étoile grandit à toute vitesse. Indépendante, impertinente, Betty fut à coup sûr la seule héroïne de dessin animé qui ne servit jamais de faire-valoir à un personnage masculin. 

Mais à mesure que la commission de censure Hays étend son influence sur le contenu "moral" du cinéma, une Betty plus pudique faisait son apparition. Dès 1934, Betty montre beaucoup moins ses jambes et abandonne les décolletés vertigineux. Les amoureux pleins de fougue et les situations grivoises disparaissent également ; c'est l'adorable Grampy ou le mignon petit chiot Pudgy qui font évoluer l'intrigue à leur place, jusqu'à la dernière apparition de Betty dans Yip, Yip, Yippy (1939).

Betty sortit de sa retraite pour figurer dans Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, le grand succès des studios Disney de 1988, où Bob Hoskins confirmait qu'elle avait encore " tout ce qu'il faut où il faut ".

Durant la grande époque où les reines de l'écran avaient pour nom Mae West, les animateurs des studios Fleischer prirent l'incroyable liberté de dévoiler, pendant un 24e de seconde, une Betty Boop toute nue dans Betty Boop's Rise to Fame.

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